Première partie :
Séquence 1 :
Un type (appelons-le « le tueur ») rentre dans une église. Il semble particulièrement tourmenté et sur ses gardes. Il est vêtu d'un costume noir qui lui donne plus une allure de parrain de la mafia que de gentleman. Il a par-dessus une longue veste en cuir. Il se dirige vers le confessionnal et y entre.
Le prêtre, d'un ton horrifié : Qu'est-ce que vous faites ici ?!
Le tueur, semblant justifier sa présence : Il me reste trois mois à vivre. J'ai un cancer...
Le prêtre : Ça m'est égal ! Disparaissez ordure ! Il n'y a pas de place pour les gens comme vous dans la maison du Seigneur !! DEHORS !!!
Séquence 2 :
Scène 1 :
Le tueur sort alors de l'Eglise l'air énervé, claquant la porte. Il croise un mendiant sur le parvis de l'église. Passant d'abord en l'ignorant, il se ravise et ravale son humeur fâcheuse pour lui donner une pièce afin de racheter toujours un tout petit peu son âme. Alors qu'il reprend sa route, le mendiant s'adresse à lui d'un ton sarcastique.
Le mendiant : Alors ? Comme ça, mon royaume te déplaît...?
Le tueur, ne laissant pas transparaître de suprise : Quoi ?
Une flamme passe dans les yeux du mendiant. Le tueur écarquille les yeux, et se met à taper un sprint.
Scène 2 :
Les rues défilent tandis que le tueur court.
Il finit par s'arrêter et regarder autour de lui : personne. Il prend un peu de temps pour respirer, appuyé contre un mur.
Une voiture s'arrête alors à sa hauteur et une fenêtre s'ouvre sur la tête d'un gangster.
Le gangster : Ça, c'est pour mon frère, salopard !
Le gangster mitraille le tueur qui a le réflexe de sauter derrière deux poubelles. Le vombrissement du moteur montre que la voiture redémarre en vitesse. Une sirène se fait entendre. Le tueur, blessé, perd connaissance tout en gémissant.
Séquence 3 :
Le tueur se réveille dans une chambre d'hôpital tandis qu'un visage familier lui rend visite. Lucifer est de nouveau là.
Le diable : Je vois que les circonstances te sont favorables, cher ami. Avec tous ces gens qui cherchent à te tuer, il va sans doute être aisé de racheter ton âme...
Le tueur, en grognant : Allez-vous en...!
Le diable, riant : C'est d'accord ! Je ne t'embêterai plus. Dommage, ce que j'allais te proposer aurait sans doute été dans tes cordes, pourtant. Mais enfin, tu veux que je m'en aille, je m'en vais. Bon courage pour ta quête !
Le tueur, hésitant et ravalant une fois de plus sa colère : ... Attendez !
Le diable, amusé : Des regrets ?
Le tueur, toujours haineux : Qu'avez vous à me proposer ?
Le diable sourit tandis que des flammes passent à nouveau dans ses yeux. Elle envahissent soudain la scène et le tueur sombre dans un espace mouvementé et étrange...
Deuxième partie
Séquence 4 :
Scène 1 :
Le tueur marche dans des rues. La voix (off) du diable résonne.
Le diable : Entendons-nous bien : ce n'est pas un retour dans le temps. C'est une métamorphose du monde : tes quinze dernières années vont disparaître.
Tu seras le seul à garder ton identité. Tout le reste disparaîtra définitivement...
Le tueur arrive près d'un lycée. Des élèves sortent de cours. Il en cherche un du regard.
Le diable : Tu tueras le jeune homme que tu étais dans le passé avant qu'il ne commette tous ses crimes. Ainsi, tes actes seront effacés et tu sauveras ton âme.
Le dernier élève sort du lycée. Le tueur se recule. Il regarde les ruelles environnantes et s'engage dans l'une d'elles.
Le diable : Une dernière chose : il doit bien mourir de ta propre main...!
Scène 2 :
Après un peu de marche, le tueur voit un gamin en train de parler avec trois types. L'un d'eux commence à pousser le gamin.
Le type : Vas-y ! Je t'ai juste demandé du feu ! Tu ne me parles pas sur ce ton là, ok ?
Le regard du tueur s'arrête. Le visage du gangster qui l'a mitraillé dans le futur se superpose sur celui du type.
Le tueur intervient.
Le tueur, se contrôlant difficilement : Hé toi là ! Tu crois pas que t'es un peu jeune pour commencer tes conneries ?
Le gangster jeune : Hého mais t'es qui, toi ? Je ne t'ai rien demandé !
Le tueur, plissant les yeux et esquissant un sourire mauvais : C'est ça oui. Eh bien tu vas voir si tu ne m'as rien demandé.
Il commence à s'approcher dangereusement du petit gangster. Ce dernier sort un couteau.
Le gangster : Ne t'approche pas ! Espèce de malade !
Le tueur, approchant plus vite encore : Ah oui ! Monsieur se balade avec un couteau ! Monsieur veut faire le gros dur ! Laisse moi te montrer comme il me fait peur ton petit couteau...!
Le petit gangster brandit alors son arme. Le tueur esquive le coup (pas très convaincant), retourne le bras du petit et lui plante le couteau dans le ventre.
Il récupère l'arme et la lève au-dessus de la tête du petit gangster. Il hésite.
Les deux amis du petit gangster semblent effrayés. Ils ne bougent pas.
Après un regard sur son couteau, le tueur ferme les yeux un moment. Puis, brusquement, il attrape la manche du gamin et se met à courir, l'entraînant avec lui dans les ruelles.
Scène 3 :
Après quelques ruelles, le gamin dégage son bras et s'arrête. Aussitôt le tueur se stoppe et se retourne.
Le gamin : Nan mais qu'est-ce que tu fais ?! Pour qui tu te prends ?
Le tueur : Écoute...
Le gamin : Quoi ? Pourquoi j'écouterais un mec comme toi ? T'avais le dessus et tu l'as même pas achevé ! T'es qu'un minable ! Fous-moi la paix !
Le tueur, d'abord surpris, il se ressaisit et lance d'un ton amer : Tu ne dira plus la même chose dans quinze ans, sale môme, tu peux me croire.
Le gamin : Quoi ? Mais boucle-la ! J'ai pas besoin de tes conseils, sale lopette !
Le tueur gifle le gamin, du tac au tac, et c'est assez violent.
Le gamin se barre en courant. Le tueur reste là, bras ballants, hébété.
Séquence 5 :
Dans une planque, un mec est penché sur le corps du jeune gangster. Il est entouré de cinq types : les deux présents lors de l'affrontement et trois autres.
Le gars penché sur le corps (ami du gangster) : Il est sacrément mal en point. On peut pas le soigner ici. Il faut l'emmener à l'hôpital...
Un autre, faisant un signe de tête à un troisième, qui acquiesce : On s'en charge.
Les deux types prennent le corps et l'embarquent.
L'ami du gangster : Ce môme lui a quand même pas fait ça tout seul...?
Un des trois gars présents lors de l'affrontement : Non. Il y avait un autre type... Un vieux mec. Jamais vu.
L'ami du gangster : Jamais... Jamais ?
Les deux gars présents lors de l'affrontement font un signe de tête négatif.
L'ami du gangster : Ça risque d'être compliqué de le dénicher alors... Tant pis. le gamin va payer pour deux dans ce cas.
Un des gars présents (celui qui a déjà pris la parole) : Et si on le recroise ? Il a l'air dangereux ce type.
L'ami du gangster : On le liquide immédiatement. Pas de pitié avec cet enfoiré.
Séquence 6 :
Le tueur est assis dans une pièce sombre il ne dit rien et semble attendre quelque chose. Plusieurs armes sont posées sur la table devant lui. Des bruits viennent d'une arrière salle. Le type qui y est se met à parler.
Le marchand : T'es nouveau dans le coin toi, non ?
Le tueur : Oui.
Le marchand, pointant son nez : Pas très bavard, hein ?
Il continue son boucan un petit moment. Puis il revient, s'essuyant les mains avec un tissus.
Le marchand : Bon, je n'ai pas ce que tu cherches. Mais en passant commande, je peux l'avoir d'ici deux jours...
Le tueur : Fais-le alors.
Le marchand, perplexe : Euh, t'es sûr ? Nan parce que regarde, avec ce flingue là...
Il attrape un flingue sur la table pour le montrer au tueur. En deux temps trois mouvements, son bras est immobilisé et il a le couteau sous la gorge.
Le marchand : Woh ! Du calme ! Il est pas chargé. Je voulais juste te montrer... Regarde.
Il lui montre le chargeur effectivement vide.
Le tueur desserre son emprise et le lâche.
Le tueur : Je préfère être prudent.
Le marchand : Eh ben, mon gars, ça, tu peux le dire ! Je sais même pas pourquoi il te faut une arme ! Tu peux buter n'importe qui avec ce couteau, toi !
Le tueur, très bas, perdu dans ses pensées : Pas n'importe qui, non.
Le marchand : T'es pas sérieux ? Qui tu pourrais avoir du mal à liquider toi ? Faudrait vraiment que ce soit une pointure le gars...
Le tueur ne répond rien et se rassoit. Le marchand commence à ranger ses flingues en se frottant le bras. Il jette plusieurs coups d'oeil vers le tueur en attendant une réponse. Rien ne vient, il fronce les sourcils.
Le marchand : C'est quelqu'un de proche ?
Le tueur, se levant : On peut dire ça. Je vais y aller... Deux jours ?
Le marchand : Ouai mec, deux jours. Et avec le gun que tu m'as commandé, tu pourras buter n'importe qui. Suffit d'effleurer la gâchette et tu fais un massacre ! Fais-moi confiance !
Le tueur, murmuré, à peine audible : Je sais...
Il disparaît.
Séquence 7 :
Scène 1 :
Le tueur suit le gamin dans les rues, à bonne distance. Il se cache régulièrement derrière un mur, dès que le gamin fait mine de tourner la tête.
Le gamin s'arrête et s'installe à une terrasse de café. Un ami du gamin vient s'installer à sa table. Le tueur profite du moment pour se glisser à l'intérieur, à côté d'une vitre d'où il peut surveiller le gamin.
Scène 2 :
Il voit le serveur (déjà en terrasse) prendre la commande des gamins et revenir à l'intérieur pour chercher les boissons.
Lorsqu'il repart, un type l'accoste (on reconnaît l'un des gars dans la planque mais non présent lors de l'agression).
Le type : Hé, mec ! Les gars là que tu vas servir ils ont passé commande après moi !
Le serveur : Euh, ah bon ? Mais...
Un autre gars de la planque verse le contenu d'une petite fiole dans les deux bières.
Le type : Nan, je suis désolé ! C'est pas correct.
Le serveur : Eh bien, écoutez, je suis navré... Je vous apporte votre commande tout de suite monsieur...
Le type : Ouai ben il y a intérêt, parce que je vais pas attendre longtemps.
Les deux gars retournent s'assoir.
Scène 3 :
Alors que le serveur sort en terrasse et sert les gamins, le tueur sort en trombe du café et tape un grand coup dans la bière du gamin, qui se renverse immédiatement. Moment de surprise.
Les types de la planque, cachés au coin d'une rue, regardent la scène.
L'un des gars présents lors de l'agression : C'est lui là ! Le vieux !
L'ami du gangster : Oh, vas-y, on va lui coller la raclée de sa vie... Il ne va rien comprendre !
Les quatre gars lui foncent dessus.
Le tueur regarde froidement le gamin. La voix du diable résonne tandis qu'il regarde la bière éclatée, par terre.
Le diable : Il doit bien mourir de ta propre main...!
Le tueur sort son couteau en regardant toujours le gamin. Le môme recule, effrayé. Son ami, à côté, reste immobile, jetant des coups d'oeil à droite à gauche, ne sachant pas comment réagir.
Les gars de la planque arrivent justement à ce moment sur le tueur, à main nues ou avec des armes de fortune (bâtons, manches de pelle...). Le tueur évite les coups et commence à riposter, sans utiliser la lame de son couteau.
Le gamin recule alors que les autres se battent, puis il attrape la manche de son ami.
Le gamin : Viens ! On se casse !
Et les deux jeunes hommes disparaissent.
Le tueur colle un coup de genoux dans les côtes du dernier gars debout et lui assène un coup de point définitif dans la mâchoire.
Il relève la tête et s'aperçoit que les gamins ont disparu. Il court vers les ruelles environnantes et s'arrête assez vite, cherchant toujours le gamin du regard...
Séquence 8 :
Les six jeunes gens sont à nouveau dans la planque.
L'un d'eux : J'ai encore mal aux côtes. Il est costaud le vieux...
L'ami du gangster : Qu'il aille se faire foutre ! On ne nous ridiculise pas comme ça !
On arrête de faire dans la dentelle les gars. Tant pis si ce n'est pas discret : cette fois on met le paquet...
Séquence 9 :
Scène 1 :
Le tueur arrive sur un parking, passe près d'un scooter. Il s'arrête soudain, recule de quelques pas, regarde le scooter en fronçant les sourcils, passe une main dessus.
Sans lâcher le scooter, il regarde vers le magasin dont il est sur le parking. Puis il décide d'aller se cacher derrière un obstacle. Il sort son couteau.
Bascule de point sur une voiture isolée, dans l'arrière plan.
Scène 2 :
Le gamin sort du magasin, pack de bières à la main.
À ce moment, la voiture démarre brutalement et commence à foncer sur le gamin. Surpris, le môme laisse tomber les bières et commence à courir.
Le tueur tape un méga-sprint et pousse le gamin dans un réservoir à cadis au moment où la voiture lui arrive dessus. Il évite lui-même la voiture de justesse.
Avant qu'il ne puisse réagir, la voiture fait demi-tour et fonce sur lui. Il court jusque près d'un mur et évite une nouvelle fois la voiture, qui vient s'écraser contre le mur (effet spécial qui ne sera pas filmé : plan sur le tueur à ce moment là ^^).
Les six gars sortent de la voiture et foncent sur le tueur, couteaux en main. Cette fois, il esquive un coup, plante son couteau dans le ventre du premier, et le termine d'un coup à la tête.
Les autres se refroidissent tout de suite alors que le ami tombe, raide mort, à leurs pieds.
Le tueur reste de marbre face à eux.
Les jeunots s'enfuient en courant.
Scène 3 :
Le tueur retourne alors vers le réservoir à cadis, qui, bien entendu, est vide. Il aperçoit alors le gamin, à l'autre bout du parking, scooter en main et prêt à démarrer. Le tueur s'immobilise.
Le tueur : Attends !
Le gamin : Mais merde ! Qu'est-ce que tu me veux à la fin ?!
Le tueur : Écoute, je viens de te sauver la vie... Tu pourrais me faire confiance.
Le gamin : Me sauver la vie ? Tu rigoles ou quoi ? T'as surtout essayé de me buter oui ! Et puis, sans toi, tous ces connards en auraient pas autant après moi ! C'est grâce à toi tout ça ! Je sais pas qui t'es, mais, putain, casse-toi d'ici !!
Sur ces mots, le gamin commence à démarrer le scooter. Le tueur se met à courir vers lui aussi vite que possible.
Le tueur : Non !
Le gamin disparaît avec son scooter.
Troisième partie
Séquence 10 :
Le gamin est de nouveau avec l'ami du café. Ils sont dans la rue et discutent.
L'ami : Dis, c'était qui le gars au café ? Ton oncle ?
Le gamin : Quoi ?! Putain non ! J'ai rien à voir avec ce taré ! Pourquoi ce serait mon oncle ?
L'ami : Ah ben, je sais pas. Je trouvais qu'il te ressemblait, et il gérait au couteau. Comme tu me parles souvent de ton oncle dans la mafia et que je l'ai jamais vu, je me disait que c'était peut-être lui...
Pendant ce temps, le tueur sort d'un bâtiment, revolver en main. Le marchand d'arme est à la porte et lui dit un truc en levant le bras (hésite pas à revenir surtout !) mais on n'entend pas (il y a la voix de l'ami du gamin).
L'ami : Hé, t'énerve pas comme ça, hein !
Le gamin : Ouai, désolé. C'est juste que je peux pas le blérer ce type. Je sais pas qui c'est d'ailleurs. Mais ce que je peux te dire, c'est que c'est un sacré enfoiré.
Le tueur regarde vers la droite, et se cache derrière un pan de mur. La bande de la planque arrive à ce moment là et passe la porte d'où le tueur sortait justement.
L'ami : Ok, ok. Je ne te pose plus de question sur lui... Hé ! Au fait, il y a le cousin de Manu qui va braquer une épicerie samedi ! On va voir ?
Le gamin : Quoi ? Euh, nan. Samedi je peux pas... Et puis, je vais peut-être arrêter un peu ça... Si c'est pour finir comme l'autre looser là...
Le tueur crochète une porte. Il rentre dans la maison. Il prends soin de bien refermer et verrouiller la porte grâce aux clefs accrochées à un clou dans l'entrée. Fier de son professionnalisme, il va se cacher et sort son revolver.
L'ami : L'autre looser ?
Le gamin : Ouai, celui que t'as pris pour mon oncle.
La même porte est forcée par les gars de la planque. Ils entrent et la referment grossièrement. Ils se collent juste derrière, sur les côtés, armés de pistolets et piaffant d'impatience, malgré leur peur certaine.
Le gamin arrive devant la porte de sa maison. Il s'arrête.
Séquence 11 :
Le tueur regarde son arme. La voix du diable résonne à nouveau.
Le diable : Il doit bien mourir de ta propre main...!
Le tueur soupire puis se lève pour sortir de sa planque et brandit son flingue. Il abat un à un les gars de la planque avant qu'ils ne parviennent à réagir.
Une fois tous les gars morts, il s'approche au milieu de la fumée, vers la porte. Celle-ci s'ouvre sur le gamin.
Le tueur colle son arme juste devant le front du gamin et le regarde froidement. Le gamin ne bouge pas.
Le gamin : Vas-y. Tire. Si c'est pour finir comme toi, je préfère crever maintenant.
Le tueur continue de le regarder, un long moment. Puis il baisse son arme.
Le tueur : Tu ne finiras pas comme moi.
Dans un sourire assez ironique, il remonte son arme, cette fois-ci vers sa tête à lui, et se colle une balle dans le crâne.